7 janvier 2011

Il y a toujours un rêve qui veille


Titre : Il y a toujours un rêve qui veille
Auteur : Nathalie Chaix
Editeur : Bernard Campiche (Suisse)
Genre : roman


Le titre est extrait du poème « Et un sourire » de Paul Eluard.



Ce roman est construit en puzzles, les saisons rythment les dates et le livre s’achève sur un printemps, symbole de vie nouvelle.
Le thème filé est le manque : le manque de mère, de père et de repères, le manque d’affection, le manque de plénitude sexuelle.
Dès lors, l’histoire avance par adjonction de petits galets comme ceux du Lac de Genève, petits paragraphes souvent poétiques, brefs portraits (la narratrice est photographe) qui tous nous disent leurs manques.
Une orpheline, élevée par sa grand-mère, cherche à combler, adulte, son déficit d’amour et le cherche chez les hommes qui, même parés des plus beaux atours, sont aussi des êtres humains qui ont également leur manque, leur peur, leur égoïsme et la relation parfois intense, réconfortante est éphémère, d’où désillusions, souffrance, solitude, boulimie alimentaire, fuites en avant amoureuses.
Mais l’histoire s’achève comme le sous-entend le titre. Le sourire d’un jeune médecin vient réveiller le rêve.
Construction déroutante au début, style alerte, dépouillé, courtes phrases, phrases nominales, témoignages extérieurs.
L’emploi de messages de portables invente une figure de style nouvelle et originale. Le courrier spontané crée à la fois une mise à distance et une intimité qui convient bien à la relation à deux. Ce face à face par portable interposé donne une liberté instantané d’écrire ou pas, d’être en colère ou inquiets, de se dévoiler sans être pris dans le regard de l’autre. Cette figure de style finalement traduit une relation fragile et intense qui bouleverse le lecteur.
La construction de tout le roman déroute mais l’émotion survient tout à coup car les morceaux du puzzle ne font plus qu’un.
Ce roman ne laisse pas insensible. En effet ce thème du manque n’est-il pas propre à chaque être humain, c'est-à-dire à nous-mêmes ?


Citation « Je vais pêcher les larmes dans ce matin froid »

Nathalie Chaix
vit à Genève. Après des études en communication et en histoire de l'art, elle est à la tête d'une institution muséale au sein du Département de la culture. Son premier roman, Exit Adonis, lui a valu le Prix Georges-Nicole en 2007.
Elle a également été lauréate d'une bourse Nouvel auteur de la Commission consultative pour la mise en valeur du livre de Genève en 2007 ainsi que du Prix Atelier Studer/Ganz en 2009.
Il y a toujours un rêve qui veille, son deuxième roman, questionne l'amour et la création.

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