14 juillet 2011

Rivière Mékiskan


Titre : Rivière Mékiskan
Auteure : Lucie Lacapelle
Genre : roman
Editeur : XYZ (Québéc)

Voici un des 3 titres finalistes du prix France-Québec 2011, fort intéressant et à plusieurs entrées.
La 1ère piste, - sans jeu de mots-, nous plonge au sein de l’univers contemporain de la communauté « Cri » du Canada.
La 2ème est aussi vieille que l’humanité et propre à tout homme : Qui suis-je ? D’où je viens ? Et quelles sont mes racines ? Questions et réponses essentielles pour se construire.
Le récit : Une jeune femme, Alice, enceinte mais peu heureuse de l’être, se voit obligée par les convenances de ramener les cendres de son défunt père sur les terres de sa communauté.
Sa mère est une blanche, mariée jadis à cet homme, un Indien Cri, dont elle a dû se séparer pour cause d’alcoolisme. Ce père décède dans un parc public, seul sur un banc et le numéro de téléphone de sa fille se trouve dans une poche du pantalon avec ses papiers. La jeune fille hérite donc de la cassette de cendres et du sac élimé de son père.
Malgré les dénégations de sa mère qui considère cette communauté comme des « tarés », Alice entreprend ce voyage.
Après un long trajet en train, la voilà au village. Elle va à la rencontre d’une vieille femme Cri, Lucy, qui s’avère être une cousine de sa grand’mère. Et Lucy sera le personnage central de l’histoire, la mémoire de la famille et des coutumes Cri. Elle énumère aussi les décès dus à l’alcool, par pendaison ou noyade, comme si une malédiction s’était abattue sur la famille.
Mais surtout, Lucy lui dévoile les causes possibles de la déchéance de ce père mort, seul. Enfant, il a été placé de force par les autorités blanches dans un pensionnat blanc, il a été le témoin silencieux du viol de sa mère, il a pris conscience de l’extrême pauvreté de ses ancêtres et n’ a pas supporté que les siens soint sans cesse rejetés et abandonnés.
Cette femme, âgée mais courageuse, porte à bout de bras ses petits enfants que leur mère, alcoolique, délaisse. Fidèle à la tradition, elle veut enterrer Isaac, le père d’Alice comme il se doit et ce sera l’occasion pour la jeune fille de rencontrer sa famille, de découvrir ses origines, les souffrances des siens qu’elle ne partage pas.
Lors de ce séjour, elle a vécu comme eux, mangé comme eux, subi le désanvoutage, vu des lieux mythiques. Elle peut revenir à Montréal, vers la « civilisation » éloignée de la nature, rassérénée, satisfaite d’avoir accompli son devoir filial. Désormais, elle sait qui elle est et d’où elle vient.
« La rivière Mékiskan » est un roman très prenant dont l’humain en est le centre. Les personnages sont de sang et de chair. Et, à l’évidence, comme tout groupe humain, les Cris sont portés par des coutumes fortes, des croyances, une métaphysique, qui encadrent leur existence et les aident à vivre. Et les Nations dites « modernes » ne leur facilitent pas la vie.
Style agréable avec des expressions Cries.
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Lucie Lacapelle est née à Montréal. Elle a vécu en Abitibi où elle a côtoyé la civilisation amérindienne. Elle est d’ailleurs devenue mère de deux Métis cris.
Lucie Lacapelle est diplômée en communication de l’Université du Québec à Montréal. Elle a été enseignante, notamment au Nunavik, journaliste, consultante en communication, , recherchiste et maintenant réalisatrice. Romancière, elle écrit aussi de la poésie et des nouvelles

et s'adonne à la photographie.


« Je m’intéresse aux rapports de l’être avec le monde qui l’entoure, à l’histoire, au destin, aux rencontres des cultures ». (Lucie Lacapelle )

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