17 mai 2013

Poésie écrite par les élèves du collège de Tabant (Maroc)

Poésie écrite par les élèves du collège de Tabant , dans la vallée des Aït Bouguenaz (Maroc) lors de la Caravane du livre 2013. 
 

Notre Collège

Dans le monde, il y a
Des montagnes, des océans
Des gens de toutes les couleurs
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Lentement

Dans mon beau pays, le Maroc, il y a
Des villages, des villes, des souks

Des chameaux, des ânes, des moutons

Des Berbères, des Arabes
Et puis mon cœur, mon cœur qui bat
Lentement


Dans ma belle ville de Tabant, il y a

Des boutiques, des moquées, des cafés

Autour, le Mgoun, la vallée, des champs

Et puis mon cœur, mon cœur qui bat

Lentement


Dans mon collège, il y a
Des classes, des toilettes, un seul terrain de sports
De gentils professeurs, un directeur, des élèves pleins de vie

Et mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat

Bien évidemment



Le collège de Tabant (Maroc)

(Création poétique réalisée selon la technique du pastiche à partir du poème : «Mon école» de J. Charpenteau. Ont participé, en présence du professeur de français, monsieur TABITI, Lhousseine, le mardi 23 avril 2013, des élèves des classes 3 du collège de Tabant, dans la vallée des Aït Bouguemez (Maroc)).
(Professeur intervenant de la Caravane du livre 2013, Claude Thomas, Président du Centre Francophonie de Bourgogne et ancien professeur de Lettres).

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Participation à la Caravane du Livre du Maroc

         Le Centre Francophonie de Bourgogne par la présence de son président, Claude Thomas, a participé à la Caravane du Livre du Maroc, version 2013. Etaient présents aussi 7 membres de l’association Bourgogne-Québec, une association amie.
        La Caravane du livre a été imaginée et mise en place par une libraire de Marrakech, Jamila Hassoune. Son but est d’amener la culture sous toutes ses formes, dans des endroits les plus excentrés du Royaume. Pour se faire, elle fait appel, selon les années, à des artistes, enseignants, conteurs, médecins, juristes, Marocains et Européens.

       Cette année, la Caravane du livre se déroulait à Tabant, une ville du Moyen Atlas, dans la vallée des Aït Bouguenez, les 22, 23, 24 avril 2013, à 370 km de Marrakech. Tabant est en développement : rues en terre, maisons pour la majorité construites en terre (tabout). Mais eau courante, électricité et monuments publics modernes et construits en dur, et des paraboles dans chaque demeure. Mais Tabant, à 1800m d’altitude, est sous la neige 5 mois durant.

       Le Centre Francophonie de Bourgogne a apporté des livres jeunesse, des ballons, des cordes à sauter, répartis entre la dynamique Ecole primaire, appelée à juste titre, « Ecole Vivante », soutenue par une fondation allemande et le collège de la ville. Livres acquis chez l’éditrice jeunesse Yomad à Rabat ou offerts par l’éditeur suisse Bernard Campiche, l’Harmattan (Paris) ou Nora Aceval.

Ecole vivante (Tabant)
   Claude Thomas a présenté, à deux groupes d’élèves de « l’Ecole Vivante », trois albums de contes de Nora Aceval. Puis a animé un atelier d’écriture poétique au collège. Une classe a élaboré un texte qui tient debout à partir du poème « Ecole » de J. Charpenteau. Nous en donnons ici l’intégrale. Malgré leur vocabulaire incertain ou aléatoire, les élèves se sont piqués au jeu et ont réussi à inventer un texte qui tient debout, avec la présence rassurante de leur professeur de français, Lhousseine Tabiti.
collège de Tabant
   Les enseignants des différents groupes sont des gens ouverts, aimant leur métier, jeunes pour la plupart, (l’éloignement de la ville doit y être pour quelque chose), accueillants comme les Marocains dans leur ensemble.
   Belle expérience, paysages magnifiques. Initiative à accompagner soit physiquement soit pécuniairement.
 

Mohamed Nédali à Tahananoute
Et de retour à Marrakech, le jeudi 25 avril, de 19h à 21h, au Grand Café de la Poste, nous avons pu participer et intervenir à la rencontre-débat, autour de l’œuvre du romancier marocain, Mohamed Nédali, auteur de 5 romans qui abordent différents aspects de la société marocaine. Romans tous présents et présentés au fonds francophone (4500 ouvrages adultes et jeunesse) à la Bibliothèque Municipale de la ville du Breuil en Bourgogne (France).





16 mai 2013

Concert du groupe musical québécois, Châkidor

Comme chaque année, le Centre Francophonie de Bourgogne (CFB) accueille des artistes francophones.
Le mardi 14 mai 2013, à 20h30, la salle du Morambeau au Breuil (71) , siège du CFB, résonnait de musiques et airs entrainants du Québec, avec l'excellent et sympathique duo, Châkidor.
Et l'association Bourgogne-Québec, partenaire de l'évènement a proposé des produits et des livres du Québec.

 Rétrospective par la presse et en images:(Photos Creusot infos et JSL) 






Creusot-infos.com
LE BREUIL : Châkidor a récidivé… Le Mercredi 15 mai 2013 @ 15:15:18

Le concert a rassemblé plus d'une centaine de personnes.
Claude Thomas et le Centre Francophonie de Bourgogne peuvent avoir le sourire… Le concert de Châkidor, programmé mardi soir à la salle du Morambeau, a attiré beaucoup de monde. Plus d'une centaine de personnes, dont un certain nombre qui n'auraient manqué sous aucun prétexte le rendez-vous. Car ils avaient déjà eu le bonheur de suivre sa première prestation, il y a tout juste trois ans.
Et la formation Châkidor a récidivé. La magie du violon de Valérie Pichon, à la sauce du Québec a opéré pour le plus grand plaisir du public. Cette idée de programmer plusieurs fois des artistes à quelques années d'intervalle a du bon. Déjà l'année dernière Caroline Jomphe, pour sa deuxième prestation, avait conquis un public plus large que pour la première. Car quand on n'aime, on n'hésite pas à revenir, bien souvent avec des amis…
LE BREUIL Superbe voyage musical au Québec avec Chakidor




Le JSL (Le Creusot)
Le groupe Québécois Châkidor nous a emmenés avec lui dans son Québec d'origine, ce mardi soir, et on aurait aimé y rester.
         Châkidor sur scène, c’est André Varin à la guitare acoustique et chant, et la virtuose Valérie Pichon au violon. Le groupe, dont la musique se situe entre country et bluegrass, avec une touche celtique, se forme en 1999. Depuis, il écume les routes du monde entier et a su se faire un nom dans des pays tels que la Chine, la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, ou bien évidemment le Canada. Avec également sept albums studio à son actif, Châkidor attire un public toujours plus nombreux à ses concerts.
         Il faut dire que l’énergie débordante ainsi que la bonne humeur communicative de Valérie Pichon et André Varin y sont sûrement pour quelque chose dans leur succès.
       Le concert de mardi, qui a eu lieu à la salle du Morambeau au Breuil, était organisé par le Centre de la Francophonie de Bourgogne présidé par Claude Thomas.
       Les amis de Bourgogne-Québec ont eux aussi rencontré un certain succès en proposant au public des produits de la belle région qu’est le Québec. Ainsi, bières, sirop d’érable, canneberges, ou encore des livres étaient vendus.
      À noter que Châkidor est actuellement en tournée dans toute la France. Les dates sont à retrouver sur leur site internet http://www.chakidor.com/. Leur nouvel album, Franc-Bec, est disponible.


 

Venue d'Halima HAMDANE

          Après Fatou Keita et Nora Aceval,  le Centre Francophonie de Bourgogne a accueilli Halima Hamdane, (Maroc), écrivain, conteuse et artiste, les 2 et 3 mai 2013, dans le cadre du projet 2012-2013," Nos cultures partagées". Projet cofinancé par la CAF 71 et la Communauté Montceau Le Creusot avec pour mission, la lutte contre l'échec scolaire et le communautarisme, l'accès à la culture pour tous, l'échange culturel et la rencontre.
        Halima Hamdane a conté devant les élèves du Foyer Le Méplier de Blanzy (71), de l'école maternelle Harfleur  et de l'école primaire Victor Hugo du Creusot (71).
        Elle a animé un atelier construction de marionnettes marocaines avec des dames de la Maison des Familles de Torcy. Rencontres chaleureuses et riches en émotion.
        Le 2 mai, au soir, à Torcy et le 3, à la BM de Sancé à côté de Mâcon (71), elle a échangé avec les lecteurs sur ses 2 romans "Laissez-moi parler!" et "Le chaos de la liberté".
Témoignages émouvants, débats de bon niveau. Halima Hamdane sait captiver son auditoire.

 Son passage a été couvert par la presse locale dont nous publions ici quelques articles:

SANCE Halima Hamdane a porté haut la voix des femmes :
le 07/05/2013 à 05:00   J.-L. N. (CLP)
         Invitée de la médiathèque le 3 mai, l'auteure et conteuse Halima Hamdane a animé avec verve et talent une rencontre-dédicace, autour de ses ouvrages, Laissez-moi parler et Le chaos de la liberté. Celle qui se plaît à expliquer qu’« écrire c'est construire" a fasciné le public par ses magnifiques récits de destins de femmes, en mal de libertés. Des textes écrits sous le patronage de J.M.G. Le Clézio, prix Nobel de littérature, qui mettent en lumière l'esclavagisme, l'empreinte pesante des traditions musulmanes et l'attrait de la jeunesse pour l'Islam intégriste. Solaire, passionnée et passionnante, Halima Hamdane a clôturé la soirée par un conte inspiré de la tradition orale marocaine, suivi d'un partage avec les trop rares lecteurs présents.
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TORCY Rencontre et échange avec la conteuse marocaine Halima Hamdane

   
 Le Centre Francophonie de Bourgogne en collaboration avec la Maison des familles organisait jeudi une rencontre avec Halima Hamdane. Originaire du Maroc, conteuse, écrivaine et comédienne, l’ex-enseignante qui réside à Paris a passé une partie de l’après-midi avec des usagers du lieu. Entre échange et paroles de femmes d’origines diverses, elles ont confectionné des poupées-marionnettes issues de la tradition marocaine : « Les petites filles leur donnent un nom et créent des personnages à travers une histoire qu’elles imaginent… », détaille Halima Hamdane. En début de soirée, accompagnée par Claude Thomas, l’invitée entamait un débat avec l’assistance sur le contenu de ses deux romans présentés par le président du Centre de francophonie.    
       Entre fiction et réalité, ses ouvrages racontent des histoires de vies de femmes et d’hommes sous la chape des traditions, de liberté et du choc des cultures avec un regard lucide mais bienveillant sur la société d’aujourd’hui. le JSL(Le 2 mai 2013) A. Rupo
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venue de Nora Aceval , franco-algérienne

                La conteuse, écrivain et artiste, Nora ACEVAL, est intervenue en Bourgogne les 13,14 et 15 mars 2013, à l'invitation du Centre Francophonie de Bourgogne.
 Elle a conté dans deux écoles du Creusot, au collège Jean Moulin de Montceau, a dialogué avec des élèves du lycée du Creusot. Et le 13 mars au soir, elle a rencontré les lecteurs de la BM de Saint Léger sur Dheune (71), a assuré un spectacle contes à la Maison des Familles de Torcy, le 14 et le 15 mars a dialogué avec le smembres du Club Afrique de Saint Rémy, à côté de Chalon sur Saône. Belles rencontres, échanges de bon niveau.
Le presse locale  a relaté ces rencontres. Nous  affichons quelques articles.
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La poésie sous la tente
le 27/03/2013 à 05:03 par David Carrette (CLP)
Nora Aceval, vendredi soir, à la Taverne.

Organisé par le club Afrique du collège Pasteur et le Centre francophonie de Bourgogne (CFB), la venue de la conteuse Nora Aceval a été un moment de plaisir savouré par les spectateurs de la Taverne.
 
Répondant aux questions du président du CFB, Claude Thomas, celle-ci a plongé dans ses origines tumultueuses pour retracer son parcours. En effet, Nora est née en Algérie française d’un père colon d’origine espagnole et d’une mère issue d’une tribu semi-nomade.

De l’aventure, du vent, du sable, de l’amour et le désert en guise d’ouverture. « Ma mère n’avait que 15 ans quand mon père l’a enlevée pour qu’elle échappe à un mariage arrangé. Ça a été un énorme scandale. Finalement, il s’est marié avec elle. Je suis une enfant de la mixité. Mon père est mort pendant la guerre d’Algérie. Après, pour moi, ça a été difficile, avec les Arabes et avec les Français. J’étais rejetée de par ma double origine. C’est au lycée français d’Oran que j’ai vraiment découvert la France. »

Quand elle était plus petite, Nora a passé des heures merveilleuses dans la tente de sa grand-mère. Dans cet univers clos, un peu mystérieux, les femmes transmettaient des contes immémoriaux. Peu à peu, l’idée de tout collecter, de tout sauvegarder a englouti la jeune femme. Depuis 20 ans maintenant, elle grappille, fouine dans le passé des tribus des hauts plateaux. Fossiles d’épopée nomades, où courage, fierté, beauté et verbe haut forment des tableaux coups de soleil, fragments ensablés dans les mémoires qu’elle restitue dans des cercles intimes, puis un peu partout dans le monde. Nora fait vivre un univers de contes maghrébins, goinfré d’ogres et d’ogresses, où suinte l’inceste et où le libertinage est morale quotidienne ! Finissant par deux contes accrocheurs, Nora prononce cette phrase : « On ne raconte ces contes que la nuit, si on le fait a journée, on devient chauve. Le conte s’égrène avant la nuit pour s’assimiler en rêve… »
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LYCÉE : Nora Aceval reçue par deux classes professionnelles du lycée Léon Blum
Le Samedi 16 mars 2013 @ 17:59:01

Une conteuse qui travaille dans le plaisir et l’amour.
Nora Aceval est née en Algérie, émigrée en France, elle y exerce d’abord la profession d’infirmière, en milieu hospitalier puis scolaire. Soucieuse de mettre sur le papier les contes de son enfance véhiculés à travers les siècles par la littérature orale, souvent de mère en fille, Nora décide de le faire « bien » et dans cette optique, elle reprend des études de lettres.

C’est à la fac, qu’elle prend conscience de sa vocation de « conteuse », un mot qu’elle ignorait puisqu’en Algérie, il n’existe pas. Depuis le moyen-âge c’est un rôle assumé uniquement par les hommes. C’est l’un de ses professeurs qui fortuitement lui fait prendre conscience de ce don qu’elle possède.

Titulaire d’une licence de lettres modernes, elle collecte les contes sur le terrain, elle traduit, transcrit, écrit et conte.

Deux classes du lycée Léon Blum, classes de terminale coiffure et seconde esthétique ont reçu jeudi Nora Aceval. Elle était accompagnée de Claude Thomas président du centre de francophonie de Bourgogne.

Les élèves aient diverses questions à l’intention de la conteuse qui y a répondu avec chaleur, charisme et clarté.

La façon, méticuleuse et patiente, dont Nora collecte les contes auprès des anciens de son pays, souvent par relation, la condition des femmes en Algérie, leur solidarité, l’œuvre de l’écrivain, son parcours professionnel, ces sujets parmi d’autres ont été abordés avec intérêt.
L’entretien s’est achevé comme il se doit… par un conte… admirablement bien narré par l’hôte de l’après-midi.

MHM  (2013)



Venue de Fatou KEITA

     Les 26 et 27 mars, après le Salon du Livre de Paris, l'écrivaine,
 Fatou Keita (Côte d'Ivoire), est intervenue en Bourgogne à l'initiative du Centre Francophonie de Bourgogne.
Fatou Keita a rencontré 2 classes du collège rural d'Epinac (Saône et Loire), deux classes du lycée du Creusot dans la journée. Rencontres soigneusement préparées par les enseignants.
Et chaque soir, elle a répondu aux questions des lecteurs à la BM du Breuil (71) et à la Maison des familles de Torcy (71) lors de 2 rencontres-débat.
Elle a parlé de l'excision, de la place des femmes, entre autres, et des évènements qui ont meurti son pays.
La presse locale a fait écho de ses rencontres très intéressantes et humainement riches .

TORCY: Rencontre avec l’écrivain Fatou Keita
             Une rencontre avec Fatou Keita, écrivain de Côte d'Ivoire était organisée mercredi soir à la Maison des familles de Torcy. L’auteure était accompagnée par Claude Thomas, président du Centre francophonie de Bourgogne (Le Breuil), partenaire de cette rencontre littéraire. L’invitée était reçue en musique avec un impromptu aux percussions interprété par le groupe djembé de la Maison des familles.

L’Afrique, et spécifiquement son pays, la Côte d'Ivoire tiennent à cœur de Fatou Keita qui, après plusieurs années d’enseignement, s’est consacrée à l’écriture de romans et livres jeunesse. Ses ouvrages abordent des sujets de société comme la tolérance, la différence, le sida et l’excision des fillettes africaines. « Il faut comprendre avant de juger, dit-elle, car si les traditions sont ancrées, c’est par les femmes qu’elles peuvent être éradiquées. » La soirée se prolongeait en toute convivialité autour d’un buffet approvisionné par les participants.
                                                                     Le journal de Saône Loire (Antoinette Rupo) (27 mars 2013)



Laissez-moi parler

 Titre:     Laissez-moi parler !
 Auteure:Halima Hamdane
 Editeur: Le grand souffle  (Maroc)
 Genre:   Roman

Voici un roman curieux et originalement construit.

 
Halima Hamdane, auteure et conteuse marocaine de grand talent, au charisme authentique et chaleureux, met en scène de nombreux destins de femmes du Royaume.
Pour ce faire, elle donne la parole à une dada qui, lorsqu’elle veut donner son avis, lance ce fameux « Laissez-moi parler ! », d’où le titre de ce roman.

         Une dada, au Maroc, est une femme noire, noir charbon, qui a été enlevée, fillette, dans son village, et qui, esclave, est éduquée et devient au cours des ans, la gouvernante des familles aisées et dont il n’est pas rare de solliciter son jugement.
         Dada Hitto, c’est son nom, doit sa formation à une autre dada, sa mère par procuration en quelque sorte, dada Johara.

Yitto aura un destin étonnant. « Elle n’est pas de celle qui attendait que Dieu leur envoie une corde » (p.84). Elle saura mener sa vie et conseiller les autres femmes, même les plus fortunées.
L’un des fils de la famille qui se marie et qui l’aime en secret, l’emmène à son service. (Elle en aura d’ailleurs un enfant, Sellam).
Hitto va être le fil conducteur de ce roman qui met à nu le destin, souvent dramatique, de nombreuses femmes.

Vu le grand nombre de parcours « qui touche au creux de chaque histoire », l’auteure utilise la construction de l’enchâssement, imitant celle du célèbre « Mille et une nuits ». Nous ne relaterons pas tous ces histoires individuelles.

Mais l’intérêt de ce roman foisonnant se trouve beaucoup dans les leçons de vie et les jugements mis par l’auteure dans la bouche de ces femmes :

Le noir valait le blanc. Le jour ne peut exister sans la nuit et voilà les racistes de tous poils remis à leur place.

Et s’ensuivent des réflexions humanistes pleines de sagesse :
Chacun porte en lui ses blessures et ses manques. Sortir de la culture de la plainte (p.235).
Il n’y a pas de hasard mais des rencontres. (244)
Faire la paix n’est pas gagner une guerre. (p.248)

Il me manque l’essentiel, mes racines. C’est un gouffre que rien ne peut combler. (p.246)

Quelle richesse de vivre entre deux mondes, entre deux cultures, entre deux langues avec des racines solides. (p.248)

Les réponses sont en toi. Arme-toi de désir et d’amour et tu trouveras ton chemin. (p.248

Plusieurs constantes dans ces récits de vie :
- Le tabou autour du sexe et la religion paranoïaque de la virginité et de l’hymen (honneur suprême des familles). Comme quoi, le corps des femmes et leur intimité est bien un enjeu social qui peut aller jusqu’à la cocasserie. (Dépucelage immédiat ou attente de la famille derrière la porte des jeunes mariés).
- Les codes sociaux qui réduisent les femmes à l’obéissance, au respect de l’homme, à la bonne cuisinière et avant tout, à la génitrice.

Un roman fort pour ouvrir la voie ou la voix de l’humain, de la tolérance, de la fraternité, sans naïveté ni démission.
Ne sommes-nous pas, comme l’écrit Halima Hamdane, hantés par la LIBERTE ?

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 Halima Hamdane est née au Maroc où elle fait des études de lettres et accède au poste de professeur de français au collège puis au lycée. Elle s’installe en France en 1986 et sera chargée de cours de méthodologie à la faculté d’Evry Val d’Essonne.


Ecrivain, comédienne, conteuse en arabe et en français, elle puise dans la littérature orale marocaine la majorité des histoires qu’elle raconte.

Elle se sert de la fabrication de marionnettes marocaine pour libérer la parole des femmes.

Aujourd’hui, elle se consacre à l’écriture : Sarraounia en 2002 et Laissez-moi parler en 2006 ; le chaos de la liberté en 2012 et au conte : elle conte sur RFI et anime l’Arbre à palabres au musée du Quai Branly.

Halima travaille aussi dans le cadre d’un programme d’alphabétisation pour l’apprentissage de la langue française à partir du conte.



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