18 janvier 2017

                                               Regards d’Afrique
                          Les 29/30 novembre et 1er décembre 2016

Le Centre Francophonie de Bourgogne et l’association partenariat Nord Sud Bourgogne Mali (Dijon), présidée par Mary Montagne, ancienne professeur au Castel de Dijon, ont mis en commun leurs compétences et moyens pour réaliser une animation interculturelle dans le cadre de la semaine de la solidarité.
               L’association Partenariat Nord Sud Bourgogne Mali (site web http://pns-bourgogne-mali )a présenté une exposition photos très documentée sur le Mali. En effet, cette association dijonnaise, œuvre depuis 20 ans,  dans plusieurs villages maliens, aux environs de Koulikoro : jardins d’enfants, cantine scolaire, scolarité primaire, développement d’activités économiques en direction des femmes, etc…
L'expo photos sur le Mali

Mary et Jacques expliquant le Mali





       




1) Le mardi 29 novembre, après midi, le mercredi matin 30 novembre et le jeudi matin 1er décembre, il y eut deux activités complémentaires :
- Les bénévoles de l’association Partenariat Nord Sud firent découvrir à une classe, la réalité malienne à travers une exposition photos (durée 1h30), puis, deux artistes congolais, Moké fils et  Jimmy Tawara, animèrent ensuite, avec la même classe, un atelier peinture (durée 1h30).  Cette sensibilisation a touché 55 élèves, les classes 5ème A, 5ème B et 5ème C du collège des Epontots, à Montcenis /le Creusot (France).
Stéphanie,  professeure d'Arts Plastiques
et Moké fils, l'artiste, en aide à une élève




Jimmy Tawwara, l'artiste congolais à côté d'un élève






       








            2) Le mardi après midi 29 novembre, les 2 artistes Congolais ont animé un atelier artistique, tout public, à la Maison de Familles de Torcy.
            3) Et à cette même Maison des Familles, en soirée, le conteur Caya Makhélé, a ravi l’auditoire avec de belles histoires africaines. Caya Makhélé (Congo Brazzaville) est aussi poète, romancier, dramaturge et éditeur.
           4) Le jeudi soir, 1er décembre, les enfants de l’accompagnement scolaire de la ville de Torcy ont bénéficié de deux temps forts : 1h de contes avec Caya Makhélé et 1h d’initiation à la peinture avec les 2 artistes Congolais.
Caya à l'accompagnement scolaire
Caya, le conteur et Jimmy





   






      
         5) Et enfin, à 19h, a commencé une superbe soirée musicale africaine autour de la kora du musicien très doué, Bâ, et du djembé. 50 personnes étaient présentes et la soirée s’est achevée par un repas partagé dans la bonne humeur.
La salle à la soirée musique africaine


Bâ, le joueur de kora




















A noter que l’association Partenariat Nord Sud Bourgogne Mali présentait aussi, une table d’artisanat africain, varié et de belle facture dont les bénéfices alimentent leurs actions.
  
                                      De beaux moments de rencontres et de partage. 





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17 janvier 2017

                                   Avant la pluie
                      D’Anne–Claire Decorvet (Bernard Campiche édition Suisse)

            Super roman à la construction originale.
            Les  personnages successifs font évoluer le récit et le lecteur découvre l’histoire selon le principe du saut de mouton ou passage de témoin, car la question que le lecteur se pose et la mère de l’enfant surtout, comment cet enfant autonome a-t-il pu se faire happer par une voiture ?
           Anne-Claire Decorvet a découpé son récit  en suivant les 4 saisons. Il commence en été et se termine au printemps.
           L’auteure donne, tour à tour, la parole à des personnes qui ont un lien avec l’enfant, soit avec les lieux, soit avec des connaissances de la famille ou du meurtrier.
           Le 1er personnage est un étudiant en médecine, Axel. Il assiste  en témoin impuissant, à l’opération/sauvetage du petit Olivier, l’enfant renversé par une voiture. Pour lui, c’est horrible et le médecin chef lui fait découvrir le quotidien de la médecine opératoire.
          Ensuite vient le témoignage du père, Grégoire, un comédien en tournée qui se trouve loin du drame.
          Puis, Anne-Claire Decorvet donne la parole à d’autres personnages, plus ou moins centrés sur leur propre sort, comme la comédienne Candice, passablement névrosée ou plus original, à un toutou.
          Mais le fonds de l’histoire se dévoile à travers le récit du jeune délinquant, Gaëtan, celui qui a fauché Olivier avec la voiture de Rachid. Comme rien n’est simple, Gaëtan est manipulé par Rachid, un petit truand qui fait chanter d’autres jeunes et se trouve, lui-même, sous la coupe d’un gros bonnet, sur trafic de drogues.
          L’automne, la 2ème partie,  se profile avec la chute des feuilles et débute par le monologue de la vieille voisine, Violette, femme très curieuse et esseulée, au comportement pour le moins bizarre, voire désaxée.
         Puis défilent des personnages fort astucieusement : Lydra, la policière qui sait bien des choses mais ne peut le prouver, Idriss, le jeune employé des postes, que fait chanter Rachid, et encore Hamid, le grand père de Gaëtan, désormais 
en prison, et qui vient demander pardon à Emma, la mère d’Olivier, pour la faute de son petit fils.
        Le point culminant de cette 3ème partie, intitulée hiver, la saison la plus triste et déprimante, c’est la prise de parole d’Emma, mère brisée, qui cherche, sans cesse, un indice qui dévoilera le pourquoi de ce dramatique et inexpliqué accident. Emma en est certaine, son cœur de mère le sait; il y a bien, un fait, un geste, une raison, un enchaînement, un hasard qui a provoqué la mort de son enfant. Jeune enfant qui savait où et quand traverser à un feu rouge. Pourquoi lui, a t-il été happé, et pas les autres piétons qui attendaient?
        Le roman s’achève par le printemps, symbole de renouveau, de renaissance  ou de connaissance des faits. C’est Olivier, l’enfant victime qui   s'exprime par : « Quant j’avais 6 ans, j’ai mouru ». Et enfin, on découvre la vraie raison du drame.
       Tout le récit avance au rythme de la pluie, d’où le titre « Avant la pluie ». Phénomène météorologique fréquent sur les bords du lac de Genève où se passe l’action ou tout simplement symbole de la pluie qui lave, rafraîchit, revigore….
      Beau style, descriptions précises avec des métaphores puissantes,  inédites et appropriées, phrases percutantes souvent poétiques.
    Un plaisir de roman.
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Anne-Claire DECORVET
                                   Licenciée ès lettres, enseignante de français à Genève, Anne-Claire Decorvet a reçu le prix Georges-Nicole 2010 pour son ouvrage, En habit de folie, lequel a été suivi, en 2014, par L’Instant limite (Prix Pittard de l’Andelyn 2015). Le roman, Un lieu sans raison, a été publié en 2015 (roman réédité en camPoche en  2016), (Prix Édouard-Rod 201; Prix du Public de la RTS 2016; Prix Lettres frontière 2016). 

 Citation
         « J’ignorais qu’il en va de l’amour comme du théâtre, où l’on acquiert au fil du temps la chair et l’intensité qui nous rendent infiniment meilleurs. Au contraire, je croyais consommer une marchandise à durée limitée. Mon amour était une boite à bonbons dont je ne me goinfrais jamais  sans redouter mon appétit. La boite allait s’épuiser, le niveau baissait, je le savais, je le sentais. Ma gourmandise illimitée neutraliserait le manque et l’amour ne se renouvellerait pas. Je voyais fondre avec terreur le sucre éphémère. Grégoire était l’homme de ma vie, mais je n’étais pas la femme de la sienne ! » (p. 43)


                                    

14 janvier 2017

Rencontre-débat  avec Henri LOPES, écrivain congolais

Henri LOPES
          Les amis, organisateurs du Festival Afrik’aucoeur, ont souhaité accueillir plusieurs écrivains africains pendant leur Festival.
Il a été convenu d’accueillir, en commun avec le Centre Francophonie de Bourgogne, deux romanciers de renom. Véronique Tadjo (voir article précédent) et Henri Lopes.
        La renommée de monsieur Lopes n’est plus  à faire. Il fut plusieurs fois ministre  du Congo Brazzaville, 1er ministre (1973-1975), sous-directeur général chargé de la culture à l’UNESCO (1981-1998), ambassadeur de son pays en France (1998-2015).
     Romancier (7 romans) et rédacteur de nombreuses publications,  l’Académie Française lui a décerné le Grand Prix de la Francophonie. C’était un honneur de recevoir, Henri Lopes, en Bourgogne.
A Saint Léger sur Dheune (Bourgogne France)
 Henri Lopes a d’abord rencontré les lecteurs de Saint Léger sur Dheune, petite ville Bourguignonne, le vendredi soir, 18 novembre, puis le lendemain, le samedi 19 novembre, les festivaliers d’Afrik’aucoeur, à Auxerre, lors d’un entretien de 1 h30.


Henri Lopes,  à Auxerre au festival Afrik'aucoeur
              Les deux rencontres-débat ont été animées par Claude Thomas, le président du Centre Francophonie de Bourgogne.
 Ce furent des rencontres de grandes richesses, humanistes qui ont surtout englobé l’histoire de l’Afrique contemporaine, celle de l’époque coloniale et celle des Indépendances.
 Comme le dit fort bien, l’écrivain de Djibouti, Abdourahman Waberi, 
«  Lœuvre de Henri Lopes, marquée par les thèmes de la mémoire, de la rencontre des cultures, des troubles identitaires et du métissage, célèbre la vie par tous les bouts.  Elle est portée par une langue généreuse, savoureuse et soucieuse de sa portée musicale ».
Au cours de ces deux rencontres, ont été  abordés les romans suivants :
            Le pleurer-Rire (Présence Africaine), roman polymorphe qui met en scène un fantoche sanguinaire au pouvoir.
           Le lys et le flamboyant (Le seuil), sorte de mentir-vrai qui nous ouvre les yeux sur l’époque des Révolutions.
          Dossier classé (Gallimard) met en exergue, entre autres, le rôle omniprésent des femmes, femmes de la famille, maîtresses connues ou cachées, relations passagères ou tentatrices.
         Une enfant de Poto-Poto (Gallimard). Outre l’attrait d’un professeur de français aux méthodes attractives, on découvre la joie de vivre de ces populations, leur passion pour la musique et la danse.
          Le Méridional (Gallimard). Henri Lopes, dans ce dernier roman, jette un regard amère sur son pays qui a basculé, autrefois, dans la révolution, causant de nombreuses victimes et compromettant, sans doute, ses chances de progrès économique et social.
De bien belles rencontres.


   Nous terminerons par une citation optimiste tirée de dossier classé : « Il n’est pas sain de trop se tourner sur le passé. Quelques coups d’œil dans le rétroviseur suffisent. C’est surtout la route devant soi qu’il faut regarder » (p. 235)

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