6 décembre 2017

 Tournée littéraire d'Armel BOB (Belgique) en Bourgogne


              Dans le cadre de la 1ère Caravane de la Francophonie en Bourgogne, le Centre Francophonie de Bourgogne a pris en charge l’organisation de la venue d’Armel JOB (Belgique).

                Armel Job et né en 1948 à Durbuy (Belgique) non loin de Liège, dans une famille qui comptait quatre garçons. Son père était matelassier. Il fait ses études secondaires comme interne dans le bastion des études classiques du Luxembourg, le séminaire de Bastogne. Il y acquiert une solide formation axée sur les langues anciennes. Ensuite, il entre à l’université de Liège et acquiert le titre de licencié agrégé en philologie classique. 
              À partir de 1970, il enseigne le grec et le latin pendant vingt-trois ans au séminaire de Bastogne. Au cours de cette période, il publie de nombreux articles philologiques et pédagogiques. En 1993, il prend la direction de son école, poste qu’il quitte en 2010 pour se consacrer entièrement au roman.
Il est l’auteur d’une vingtaine de romans et de 2 pièces de théâtre.
 Armel JOB est un auteur majeur de la littérature contemporaine d’expression française belge.
C’est ainsi qu’il collectionne les prix :
 Prix René-Fallet (2001) du 1er roman pour Femme manquée
Prix Victor-Rossel des jeunes (2002), le Goncourt belge et le prix des lycéens (2003) pour Héléna Vannek (éd. Robert Laffont et Mijade)
Le prix Simenon (2010) et à nouveau prix des lycéens (2011) pour Tu ne jugeras point (Robert Laffont)




Armel Job (écrivain Belgique) et Claude Thomas (CFB) dans la BM historique de Tournus




                      Programme : Rencontre-débat à la BM de Tournus (71), le mardi 14 novembre à 18h30

BM de Tournus

BM de Tournus





          






                      Mercredi 15 novembre:
                       de 9h à 11h.  de 9h à 11h. Dialogue avec des lycéens du lycée horticole de Tournus et du lycée vinicole de Davayé-Macon 
                     de 14h à 16h.  Echange avec le club lecture du lycée de Tournus.
                   Et, à 19h Rencontre-débat à la BM de Saint Symphorien de Marmagne (71)

         Outre Dans la gueule de la bête, Tu ne jugeras point et En son absence sur lesquels les rencontres-débat, en bibliothèque, ont porté, le Centre Francophonie de Bourgogne recommande 3 autres romans de grande qualité:
                                              Baigneuse nue sur un rocher (Espace nord)
                                              Héléna Vannek (Mijade)
                                              Loin des mosquées (R.Laffont)
 Tous ces titres sont à disposition des lecteurs dans le fonds francophone du Centre Francophonie (5100 titres), à la BM de Le Breuil (71).

  La rencontre-débat à la bibliothèque Municipale de Saint Symphorien de Marmagne (Bourgogne-France)

Armel JOB accueilli par Geneviève, une des bibliothécaires (Photo P. Herry)


Des lecteurs (Photo P.Herry)

Armel Job lisant un texte émouvant concernant son père en fin de vie (Photo p. Herry)















 Voici pour info, une présentation de 3 romans d'Armel JOB:

Dans la gueule de la bête
                              D’ARMEL job   (Espace Nord)

               Roman fort passionnant et très bien construit que « Dans la gueule de la bête ». La bête étant le nazisme, c’est une histoire qui se déroule en Belgique sous l’occupation allemande.
 Le récit :
 Tout un réseau constitué de notables (surtout notaires, mais aussi ecclésiastiques) essaie de sauver des familles juives en particulier des enfants.
            Une brave dame, veuve et peu fortunée, madame Guignard, offre/loue une pièce dans sa maison à Grégoire, un juif marié qui se cache. Mais la fille de Mme Guignard, en mal d’amour, rencontre Jean, un homme avec qui elle pourrait se marier. Et s’accroche à cet espoir comme un pendu à son arbre. Mais pour se marier, il lui faut un logement et ce logement nécessite de l’argent qu’elle n’a pas.
             Sa mère sollicitée, refuse et Angèle qui a repéré le locataire clandestin et s’aperçoit qu’il est juif, va le dénoncer aux autorités, son amoureux tant un collaborateur.
              L’un démasqué entraine un autre, puis des couples, puis des enfants, ils sont arrêtés, et des membres du réseau, notaires et prêtres seront aussi incarcérés.
              Des religieuses, aidées par un ancien séminariste, mais maintenant clerc de notaire, vont sauver des enfants, en les accueillant dans leur pensionnat, surtout une petite fille que le clair de notaire leur amène. Mais nombreux seront les Juifs qui périront comme partout en Europe comme ici à Liège.
            Armel Job, en maître romancier, précis et observateur, analyse l’âme humaine pendant ces épreuves. Ne voit-on des gens bien sous tous aspects qui nient tout à coup et leurs convictions et toute morale ?
           Mais Armel job sait descripter, au fond de ces traits forcés ou volontaires, le remords caché, le poids de la faute, et en fin de compte, le mal-être quand on a envoyé à la mort des personnes  qui n’ont rien fait, si ce n’est d’être nés autre.
        Autre aspect qu’Armel Job soulève, le jeu machiavélique de l’occupant qui connait le ressort (la peur, le désir de s’en sortir…), en se jouant avec cynisme et sans état d’âme, de la peur des personnes soupçonnées.
       Pour les nazis, ces êtres formatés à la négation de l’autre, point de remords ; seul compte le résultat : l’élimination des races honnies. 
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 Citations :
« Jamais, nulle part, il ne faut se fier au pouvoir, ni maintenant, ni plus tard. Le pouvoir corrompt infailliblement. Quiconque, si généreux soit-il, qui met le pied dans le marécage public, ne peut prétendre en sortir » (p.237)

La bête n’est jamais que celui du pouvoir et le pouvoir est perte de soi ou engloutissement.
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                                 Tu ne jugeras point d’Armel Job 
                
        (Mijade édition) Belgique  roman  (Prix des lycéens  littérature 2011)

              Dans une petite ville de Belgique, un enfant dans son berceau disparaît à la porte d’un magasin. La mère affolée, et on le comprend, court dans tous les sens. Cependant le bonnet du bébé est trouvé non loin du magasin sur les pavés.
             Qui a enlevé l’enfant ? Un pédophile ? Comme l’avancent des commerçants, un détraqué ? Une femme en mal d’enfant ? En tout cas, cette femme qui adore ses 4 enfants semble inconsolable et son mari, plutôt taciturne, la console comme il peut sans y réussir.
             Les enquêteurs vont essayer de démêler l’écheveau des silences, contradictions, de recouper témoignages et itinéraires.
             Tout prouve l’innocence de cette femme sans histoire.
 Mais qui a bien pu faire disparaître l’enfant ?
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En son absence
                             D'Armel JOB        (Edition Robert Laffont)

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Le roman se construit par date au jour le jour :
                   17 mars 2005
                                           18 mars/
                                                              19 mars 
                                                                                     et 20 mars
                                   Et en 20 chapitres
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Présentation
            Bénédicte part au collège, comme chaque matin. Elle se rend au point de ramassage scolaire où le bus de Julien doit la prendre. Mais sur son chemin vers un pont, elle aperçoit, en contre bas, son chat Silvio qui a disparu récemment. Elle cherche tout naturellement à le récupérer. Et elle rate le car au grand dam de Julien, le chauffeur, qui s’est pris d’affection pour cette gamine.
       En remontant sur la route, Walter, le bûcheron, en mal de présence féminine l’aperçoit alors qu’elle remonte sur la route, et la prend en voiture comptant la déposer à son collège. Bénédicte, sur un coup de tête, lui demande de la laisser à la gare et lui raconte qu’elle va rejoindre sa correspondante sur la côte, à Haanzee, et Walter, en chevalier servant, décide de l’y emmener, lui aussi sur un coup de tête. La présence de cette ado lui fait du bien.
Bénédicte pour la famille a disparue. A-t-elle été enlevée, violée, est-elle séquestrée ? L’affaire Dutroux récente est dans toutes les têtes. Débute alors une chasse à la jeune fille introuvable.
        Les parents de Bénédicte, actuellement divorcés, font bloc et le plus acharné, est Mehdi, le père ; sans doute doit-il se faire pardonner que c’est lui qui a quitté le domicile familial pour sa secrétaire.
        Le couple de Julien est lui aussi affecté. D’abord par cette affection cachée pas bien claire pour Julien lui-même mais surtout parce que Bénédicte aurait eu le même âge qu’Annélise, leur fille, copine de Bénédicte, en plus, morte à 4 ans.
       Le couple de Walter, lui, éclate au grand jour. La jalousie maladive de Julie, l’épouse y est pour beaucoup. Et cela explique le départ de Laura leur fille pour un travail dans les Ardennes françaises.
       Walter, revenant sur terre, tombe des nues en voyant l’avis de recherche de la gendarmerie. Il prend peur car il a honte et se réfugie dans sa cabane de pêche.
       C’est ce drame qui émeut tout le village qui fait resurgir haines, brouilles, passions, rancunes d’autrefois et même le racisme gratuit, toujours sous-jacent.
       Le différent passé entre Julien et Walter refait surface, Mehdi attribue à Julien des vues sur sa fille, ; les gens ne se contrôlent plus, une pétition contre un innocent est lancée alors qu’aucune preuve n’est confirmée.
       Et cette Mme Maca, le mal incarné, qui garde à Laura une rancune puisque son neveu s’est suicidé ou voulu faire le malin par dépit amoureux, profite de cette méprise pour se venger sur Walter.
          Heureusement il y a les jeunes qui seuls ont les pieds sur terre, surtout Ferdi et Laura et même Sandra, sans doute, pour elle, le moyen d’exister et de sauver sa relation avec le père de Bénédicte.
            On notera le malaise apparent de Sandra : regret, sentiment de vie gâchée avec la conscience de ne pas compter pour Mehdi.
            Armel Job, comme dans ces autres romans, décortique le mal être, l’incertitude des gens face aux évènements de la vie.
         On reste sur l’impression que peu de gens sont sereins et que toujours, quelque chose empêche le bonheur.
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Citations :

p. 78 « L’homme heureux, dirait-on, a faim de malheur. »  
p. 181 « Devant le chagrin, tout le monde s’incline. Le chagrin exalte, il transforme en saints ceux qui souffrent. Mais le chagrin est pervers. Il fait de nous des égoïstes qui n’ont même pas honte de l’être puisque c’est en son nom qu’on nous isole sur un piédestal offert à la vénération ».
 p. 230 « La vie, hélas, n’est pas un roman. Ce qui a été ne saurait disparaitre d’un coup de torchon. »
p. 250 « Saccager l’enfance, c’est saccager la vie elle-même, quand elle tente de remettre un peu d’innocence parmi nous. »
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