22 décembre 2018




                          La bouteille au cafard (L’Aube édition)

                                    De Mohamed Nédali (Maroc)

Mohamed Nédali en ses collines de Tahannaout
             
               C’est une fable rafraichissante que nous livre Mohamed Nédali, l’écrivain marocain de Tahannaout, dans ce 8ème roman.

               H’Mad tient l’unique magasin du douar et un client qui vient de lui acheter une bouteille d’huile, lui fait remarquer que le fond de la bouteille est habité par un cafard.
               Quelle honte pour un commerçant qui se respecte ! C’est alors qu’un jeune, plus instruit, lui susurre qu’il peut en tirer beaucoup d’argent et, du jour au lendemain, devenir très riche.
              Attiré par l’argent facile qui peut changer sa vie routinière et médiocre, il se rend chez le distributeur de la marque d’huile. Ce dernier lui propose de lui échanger et même de lui en donner plusieurs en compensation. Il refuse, estimant l’offre insuffisante.
              Mais cet incident risquant de faire grand bruit et de nuire à la société, un beau matin, le représentant régional arrive à sa porte, avec costume et 4x4, et lui propose 4 caisses qu’il refuse aussi.
             Fort de son droit et mésestimant ses forces, lui qui sait à peine parler, malgré des conseils de prudence de sa femme qu’il rabroue, décide d’aller, en personne, parlementer avec le grand patron, à Marrakech. L’appât du gain donne parfois des ailes !
            Une fois à Marrakech, dans le taxi qui l’emmène au siège de la société, le chauffeur de taxi, curieux, lui fait cracher le morceau et lui conseille de se confier à un avocat, plutôt à une avocate de sa connaissance, qui va lui arranger l’affaire. Juré, craché ! Et alors, le naïf H’mad se retrouve entre les mains d’une avocate aux charmes affichés et, grugé, dépouillé, menacé, il ne reste au pauvre épicier humilié que de regagner son douar, penaud.
           Toutefois, l’affaire ne s’arrête pas là. La bouteille au cafard attire, comme un aimant, les prétendants au gain facile : la prétendue avocate et son ami le chauffeur de taxi, les agents de sécurité de la compagnie, des employés, puis des chefs de service qui, tous, en viennent aux mains. Que ne ferait-on pas pour s’enrichir !
             Si la bouteille, après toutes ces péripéties, ne s’est pas cassée, c’est sans doute un miracle. Mais ce que veut nous montrer Mohamed Nédali, c’est la bêtise humaine, la naïveté, les procédés malhonnêtes, la cupidité et l’avilissement au dieu fric.
              Cependant quand on vit dans un douar pauvre, parmi des villageois aussi pauvres, peut-on bannir l’instant qui fait rêver et espérer une vie meilleure, comme en rêve, un moment, H’Mad l’épicier ?
              Belle petite fable dont l’humour en est comme un soleil.
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7 décembre 2018



               

       Le Centre Francophonie de Bourgogne,  partenaire de la journée des violences faites aux femmes



               Le 25 novembre 2018, à 11h, l'association Femmes solidaires du Creusot, à l'initiative de la manifestation locale, inaugurait le banc rouge à la mémoire des femmes victimes de violences.
               L'association Femmes solidaires était entourée du maire du Creusot, David Marti, soutien actif de cette action, de la déléguée départementale aux Droits des femmes et à l'égalité, Nathalie Bonnot, d'autres associations humanistes (LDH, Amnesty international, etc...) et de plusieurs membres du Centre Francophonie.
                Action symbolique, certes, mais qui a pour but de faire prendre conscience de ce fléau social qui brise des vies et marque durablement les enfants, s'il y en a.


Le geste symbolique

David Marti, Maire du Creusot, Nathalie Bonnot, déléguée départementale,
et Laure Gressard, présidente Femmes solidaires, au centre.

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28 novembre 2018




                       Une femme que j’aimais
                                         D’Armel JOB (Robert Laffont)

                                       
                 Superbe roman, mi policier mi thriller, à la Simenon, mais en plus psychologique.
 Le récit
               Claude, jeune aide-pharmacien, à Charleroi, célibataire, reste très attaché à sa tante, la belle Adrienne.  Adrienne, née Vanhout, est l’épouse de l’oncle André Jansens, le frère du père de Claude. André aujourd’hui décédé, tenait une boucherie charcuterie, aidée au comptoir par sa femme Adrienne.
              André Jansens, ancien baroudeur, soldat en Corée l’avait épousée, contre toute attente, malgré de nombreux prétendants, plus ou moins déclarés.
             Claude a pris l’habitude de rendre visite à sa tante, chaque semaine, dans sa grande maison, la Villa Circé. Adrienne aime ce neveu qui ne l’a pas oubliée. Julie et Philippe, ses propres enfants la délaissent et les parents de Claude voient d’un mauvais œil ces visites régulières. C’est que le passé est lourd de sous-entendus. Les femmes la mère de Claude et Adrienne ne s’apprécient guère.
               Or, lors d’une visite hebdomadaire, sa tante ne vient pas l’accueillir comme à son habitude. Et pour cause, elle git inanimée dans sa cuisine. Il relève le corps, l’installe sur une table, elle a la nuque brisée, (mais il ne le remarque pas tout de suite), et appelle sa mère. Mais dans son esprit un doute subsiste : chute mortelle ou assassinat ?
              Sa mère surtout, le dissuadent de signaler ses doutes à la police car il serait le 1er accusé.
              Il se rappelle alors, que, lors d’une visite, sa tante lui avait dit vouloir lui confier un secret. Secret qu’il ne souhaitait pas entendre pour ne pas entrer dans l’intimité de sa tante. Mais désormais, il s’interroge et décide de chercher quel était ce secret.
             Après l’enterrement, commence sa propre enquête. Et il va aller de surprises en surprises.
             Les remplaçants de son oncle à la boucherie, surtout, l’épouse, la soupçonnaient d’avoir un amant, un modeste électricien, qu’elle allait voir tous le vendredis après-midi, un certain Colbers. Après contact avec l’ancien serveur du café, Norbet  Bonami, aujourd’hui en maison de retraite, et vérification auprès de la veuve Colbers, qu’il a dénichée, le mari n’avait pas d’amante.
             Entre temps, sa cousine Julie, lui remet une grosse enveloppe d’Adrienne. Et à l’intérieur, les lettres d’amour qu’il y découvre, orientent ses recherches.
             De fil en aiguille, Claude apprend que sa tante a aimé passionnément un mineur Italien, le beau Calogero et qu’il logeait chez une dame, une certaine madame Potelle.
            Adrienne a été mère à 17 ans ; son père l’a éloignée du domicile parental, pour éviter le scandale. Elle a été accueillie chez la sœur d’un prêtre, le père Paul, ancien enfant juif converti, dont les parents sont morts lors de la Shoah.
           Le père Paul est adulé par les gens. Il est dévoué, généreux et a beaucoup aidé les familles de mineurs lors de la grande catastrophe où a péri, hélas, Calogero. Mais il découvre aussi un personnage trouble, à plusieurs facettes.
           Claude apprend qu’Adrienne se faisait aussi appeler Angelina. Qu’elle avait fréquenté, comme ses parents, la JEC/JOC animée par le père Paul. Que tout le monde était attiré par la beauté d’Adrienne, son père, son oncle et même le père Paul.
            Petit à petit, Claude découvre qu’Adrienne/Angelina avait une fille, Nadine, un amour de Calogero, aussitôt retirée à la naissance et adoptée par les époux Colbers.
            Le soupçon de meurtre demeure. Qui est l’auteur ? Son propre père ? Une femme jalouse ?
            Il rencontre Nadine, la fille d’Adrienne qui s’est éloignée de Charleroi et de ses parents adoptifs et qui, visiblement, a tiré un trait sur son passé encombrant. Claude découvre enfin comment est morte Adrienne.
           Armel Job tisse son action en entremêlant l’histoire de la Belgique, en analysant en permanence le comportement secret de chaque personnage, en pointant du doigt, les haines, les amours, les passions, les souvenirs, la nostalgie, les regrets, les doutes. Il excelle à décortiquer les codes sociaux de l’époque et discute le comportement des institutions d’alors, dont celui de l’Eglise.
            Et pour court circuiter l’intuition du lecteur, Armel Job va même imaginer de fausses pistes.
           Roman de grande qualité, palpitant. Style agréable.

L'auteur parlant de son dernier roman au lycée du Creusot

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Citations
             « La mort des autres nous fait songer à la nôtre » (p.18)
« L’opprobre d’un jour, c’est comme une marque au fer rouge, ça ne s’efface pas » (p.20)
            « Quand on a trouvé une solution à un problème, on ne se fatigue pas à en chercher une autre » (p.32)
« La vie, quand on y pense est totalement dépourvue d’imprévus » (p.49)
 ut aller chercher. » (p.83)
             « La douleur nous enferme dans son horrible présent. L’avenir nous est alors indifférent » (p.162)
(Que faire) « Devant la détresse de ceux qui n’ont que la superstition comme réconfort » (p.199)
          « Les curés disent qu’il n’y a pas de foi sans les œuvres, mais il y a des oeuvres qui se passent allègrement de la foi » (p.205)
« On ne désire rien si fort que ce qui est refusé » (p.256)
           « Autant le malheur est résistant le plus souvent, autant le bonheur ne tient qu’à un fil » (p.256)
« On est plusieurs personnes successives dans la vie. L’adulte en qui on se transforme fait bien des fois regretter aux parents l’enfant dont il est issu » (p.264)
           « Les enfants n’ont pas à demander raison des actes de leurs parents. Les parents ont vécu, les enfants feront de même, de leur mieux » (p. 277)
           « Une mère naturelle reçoit son enfant, une mère adoptive l’acquiert » (p.278)
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             Accueil d'Armel JOB, romancier (Belgique)
                       

       Le Centre Francophonie de Bourgogne (CFB) a invité, l'écrivain francophone belge  pour une série de rencontres sur notre territoire.
          Le mercredi 21 novembre 2018, Armel Job était à la Maison des Familles de Torcy (France) pour une rencontre-débat autour de ses derniers romans. Avant un échange à partir de questions sur ses les titres retenus, la Maison des Familles nous avait réservé une surprise. le groupe des Partageurs d'histoires, a lu des extraits de deux de ses romans: Baigneuse nue sur un rocher ( Robert Laffont) et La femme que j'aimais (Robert Laffont). Une belle prestation déclamée avec conviction.
          La soirée s'est prolongée autour d'un repas partagé, fort sympathique et alléchant. L'équipe s'était mise d'accord, avec certains participants, pour présenter des spécialités de Bourgogne. Le principe d'un repas partagé veut que chacun apporte ou un plat, ou une pâtisserie, voire une boisson. Ce qui rend la rencontre autour du livre très conviviale.
          Le mercredi 22 novembre 2018, L'auteur était reçu dans deux classes du lycée Léon Blum, à Le Creusot (France). Une classe professionnelle esthétique et une classe coiffure.
         Venue très bien préparée par les deux classes, questions sur plusieurs thèmes, car les élèves avaient lu des extraits. Il faut souligner le travail pédagogique important des deux professeures de français, Catherine et Florence, en amont et en aval.
         L'après midi, nous avions rendez-vous à la BM de Saint Gengoux, mais une activité au même moment, n'a pas attiré les lecteurs escomptés. Néanmoins, Armel a retrouvé un compatriote, vétérinaire de profession, venu s'installer dans cette ville qui, laissant veaux, vaches, cochons, couvées... a acheté des vignes et est devenu vigneron. Bourgogne quand tu nous tient!!!
          A 20h30, ce fut une toute autre rencontre-débat, fort suivie celle-là, à la BM de Saint Léger sur Dheune. BM animée par une équipe motivée, passionnée de livres et toute bénévole.
         Un excellent moment fort intéressant avec un public à l'écoute.

          A travers ses romans, Armel JOb sait entrouvrir la personnalité de ses personnages (leurs secrets, leurs fêlures, leurs remords, leurs rêves et brisures), en somme, comme tout à chacun.
          Son style très "coulant", au vocabulaire précis, à la construction et aux observations à la Simenon, rendent tous ses livres attrayants, que l'on ne lâche plus avant de l'avoir terminé. 
          Une excellente littérature.
          Pour le Centre Francophonie de Bourgogne, Armel JOB est l'un des principaux romanciers de la littérature belge contemporaine d'expression française.
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La classe esthétique au lycée Léon Blum

Armel JOb questionné par Claude Thomas, Pt du CFB

Des auditeurs à la BM de St Léer sur Dheune

 Voici quelques uns des romans de l'auteur





 






23 novembre 2018

    
Rencontre-débat avec Max Lobe, écrivain camerounais


        Dans le cadre du Festival Afrik'aucoeur, présidé par André Hulnet, qui s'est déroulé à Auxerre, du 12 au 24 novembre 2018, les organisateurs  ont sollicité le président du Centre Francophonie, Claude Thomas, pour animer la rencontre-débat avec Max Lobé, le samedi après midi 24 novembre.
           Max Lobé qui vit à Genève (Suisse), est un écrivain camerounais prometteur, qui a déjà publié 4 romans:
  2013 : 39, rue de Berne (Zoé), prix du Roman des Romands, le Goncourt des lycéens en Suisse
 2014 : La trinité bantoue (Zoé)
 2016 : Confidences (Zoé), Prix Ahmadou Kourouma 2017
 2018 : Loin de Douala (Zoé).
L'échange a surtout porté sur Loin de Douala, mais pas 
 seulement, puisque nous avons parlé de son oeuvre.
     Une constatation, Max Lobé, outre sa référence à ses racines, se recommande de l'humanité.  
Echange entre Max Lobé et Claude Thomas
                  

4 octobre 2018

Charline EFFAH



                          
          N’être (La cheminante)
           De Charline Effah (Gabon)


               Voici un roman en petit format, mais un grand roman à l’écriture puissante.

                Quelle importance et quelles conséquences, aura l’attitude d’une mère ou d’un père, sur la vie future d’un enfant ? Sans aucun doute, conséquente et primordiale. Le bon roman de Charline Effah le démontre.

                 Une femme, Medza dans le roman, mariée et délaissée par son mari et à laquelle il lui doit sa carrière, (bonjour la muflerie !), se retrouve enceinte après une liaison avec un autre homme.

                Cette mère, de honte, sentant la catastrophe inéluctable, tente de décrocher le fœtus, car « Point de salut pour une femme hors du cadre conjugal ». Comme un défi de vie, Lucinda, une petite fille, plus noire que ses frères et sœurs, vient au monde. Vite, il faut éloigner la preuve de la faute et sa génitrice la confie à sa sœur qui l’élèvera. Bébé que l’on dépose « le temps de l’oubli ou du pardon ».

                Un peu plus tard, on va récupérer la fillette et on la loge, non pas dans la maison avec la famille, mais dans la chambre de bonne, qui servira plus tard de débarras.

               A 17 ans, Lucinda prend son envol, non sans déchirure et vogue vers la France, avec son mal être et sa dureté de façade, sa cuirasse en sorte.

             Belle femme, elle attire les regards. Un prétendant, Elvis, lui fait une cour assidue, mais il ne sera jamais un amant. Par contre, un vrai amant choisi celui-là, fait son apparition, Amos, déjà marié. « Mais qu’est l’amour si non l’errance des cœurs qui se cherchent ».

 Lucinda cherche et se cherche. Manipule affectivement l’un et l’autre, en réalité, pour rester en vie, car la blessure de l’enfance est toujours béante.

             Enceinte, Lucinda se voit lâchée par son amant qui, en grand courageux et en bon comédien, accepte les avantages et refuse les inconvénients. Comment ne pas se rappeler la vie de sa mère ?

             Lucinda a compris. Elle coupe tout et retourne chez elle, voir sa mère, sa chambre de bonne, son enfance, humer l’air de la terre natale.

             Le contact avec la mère est froid, puis sa mère se confie, se confesse plutôt, et l’origine de Lucinda éclate au grand jour.

            Peut-on juger une mère ? D’autant plus que Lucinda voit de ses yeux, une femme brisée, désabusée, abandonnée. Ses enfants se sont éloignés, son mari est mort en prison (cette femme bafouée s’est vengée : un faux témoignage qui a précipité sa chute).

            Si toute vérité n’est pas toujours bonne à dire, ici, la vérité pour Lucinda a joué le rôle de catalyseur, de re-naissance.

            Et le titre N’ETRE qui joue avec son paronyme NAITRE, traduit à merveille une histoire douloureuse qui réunit à nouveau la mère et la fille. Et l’amour rompu, mère-fille, semble se reconstruire.

            Bon roman, style travaillé et dense, vocabulaire fort.

            Charline Effah, une écrivaine francophone de la diaspora africaine au talent prometteur.

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Citations

(p.54) « Le futur n’appartient à personne parce que nos peurs y siègent. 

La seule chose qui me fasse peur, c’est de ne plus m’obéir, de laisser le monde me modeler »

               « Tu veux dire qu’un mensonge validé par un grand nombre est plus crédible qu’une vérité détenue par une minorité ».

(p.58) « On ne peut rester la même personne toute sa vie, pas plus qu’on ne peut prendre nos convictions pour des postulats universels ».

(p.60) « Les apparences sont comme le sable dans le désert, elles recouvrent des carcasses de vies, le temps qu’une tempête se lève et les mette à jour »

(p.64) Le mot enjaillé : Charmé, s’amusé

(p.65) un tarsier des Philippines : un petit primate

(p.98) une touque : un récipient métallique

(p.109) « La servitude putrifie l’homme »

(p.110) « Chacun de nous a une image de sa vie, certains rêvent leur vie et d’autres vivent leurs rêves »

(p.112) « L’équilibre, c’est dans la tête qu’il siège »

(p.127) « Une femme sans homme est perdue. Point de salut pour une femme hors du cadre conjugal »

(p.128) « L’amour est toujours motivé par le manque que l’on comble par l’autre, le manque l’on souhaite qu’il comble afin de nous sentir entièrement nous-mêmes, entièrement dépendants aussi »

(p.129) « Tu as cru que ton bonheur dépendait de l’emprise que tu aurais sur lui, mais personne n’appartient à personne »

(p.143) Dans l’épilogue : « L’oubli est un rempart qui protège des assauts de la mémoire »

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Charline EFFAH est née en 1977, à Minvoul, dans le nord du Gabon, mais grandit à Libreville avec sa famille.
À dix-huit ans, elle fait parvenir deux de ses nouvelles aux comités de divers prix littéraires. Une d'entre elles, intitulée La prière du petit maquisard recevra le prix décerné aux jeunes auteur par l'ACCT (future Organisation Internationale de la Francophonie).
Après une maîtrise de Lettres Modernes en 2000, elle poursuit ses études en France en 2002, à l'université Lille 3 et y obtient, en 2008, un doctorat de Lettres Modernes
Déménageant à Paris, elle devient enseignante tout en poursuivant ses activités d'écritures
En 2011, elle publie son premier roman, Percées et Chimères .
En 2014, son deuxième roman, intitulé N'être, lui vaut de nombreuses critiques très positives et justifiées
En 2018, publication d’un troisième roman, La danse de Pilar.
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10 mai 2018


                              Hommage du Centre Francophonie de Bourgogne (CFB) à Christian Bilodeau, écrivain (Québec)
                              Souvenirs d’une dernière rencontre…

                    Le 23 mars 2018, rendez-vous est pris, à 18h, à ta sortie du centre de dialyse de Montceau (71-France).
                   Nous nous rendons ensuite à l’hôtel Le Moulin, au Breuil (71- France). Je te laisse le choix : dîner ensemble ou te reposer.  Tu souhaites te reposer.
                   Le lendemain 24 avril, vers 11h30, je te retrouve et nous allons déjeuner ensemble au petit resto d’la poste (Le Breuil). Tu es détendu. Tu me parles de ton roman, de tes projets, aller écrire au Portugal ou en Corse, tant le soleil t’attire.
                   Marité, mon épouse, nous attend à la maison pour un temps de café et de repos. S’ensuit un long moment où tu te détends.
                  Vers 16h, nous partons tous les deux pour une visite du Creusot : château et parc de la Verrerie, bibliothèque universitaire dans l’ancien atelier de réparation des locomotives, architecture qui te stupéfie, et, à l'entrée du Creusot, tu en as le souffle coupé, le marteau-pilon. Tu as parlé du marteau pilon du Creusot, dans « Terre des souches », sans l’avoir vu, et il est là, devant toi, cet outil emblématique monumental du Creusot.  Mais, tu as retranché cette partie du roman pour alléger ton texte.
                  Puis tu me demandes d’effectuer quelques achats : des gants noirs et des espadrilles.
                 Vers 18h, arrivée à la Bibliothèque municipale de Montchanin (71-France) où la rencontre-débat sur « Terre des Souches » aura lieu. Accueil chaleureux de Marylène, l’adjointe à la culture de la ville, de Marie-Françoise, la secrétaire du Centre Francophonie, de la bibliothécaire ; et notre ami, Georges Pierre, président de Bourgogne-Québec, nous rejoint.
                 Tu es entouré d’amis ; la petite salle est pleine. Tu es dans ton élément. La rencontre se déroule sereine et sérieuse. Je t’interroge longuement sur « Terre des Souches », sur sa genèse, sur tes ancêtres bourguignons, pointe ton univers littéraire et culturel, t’interroge sur le Québec et la langue française, un peu sur les Amérindiens, premiers occupants du pays, et, sur ton action, pendant 10 ans, au Centre/musée Felix Leclerc, à Québec. Et tu signes de nombreuses dédicaces.
                Tu es heureux, tu le dis. Tu es enchanté de cette soirée culturelle autour de ton travail. Tu nous le répètes au restaurant où nous dînons avec Georges. Tu nous parles de tes projets d’écriture et d’éventuels futurs lieux en Europe, car ton côté globe -trotter prend le dessus, mais aussi de ton souci permanent concernant ta santé ; une greffe des reins, envisageable, t’inquiète.
                Le 25 mars 2018, le lendemain, à 7h30, je te dépose, au centre de dialyse de Montceau. En nous saluant chaleureusement, j’étais loin de me douter que ce serait l’ultime au revoir.

               J’ignore, Christian, ce que l’avenir réserve à une œuvre. Par contre, je sais que tu as écrit, avec acharnement et passion, avec tes tripes : Ta raison de vivre.
               Lorsque tu m’as envoyé les premiers chapitres de « Terre des souches », pour avis, en 2016, ce n’était pas tant pour en corriger le style, que pour en retour, recevoir regard bienveillant et reconnaissance amicale.
               Désormais, trois de tes romans figurent au fonds francophone du CFB, dans l’espace Québec, le pays avec la Bourgogne, cher à ton cœur.

               Mais nous nous rappellerons ce que tu écrivais dans "Aux pays d'Alexandre":
                      "La réussite d’une vie ne dépend-elle pas de rêves réalisés, qu’ils soient d’amour, de passion ou d’amitié." (p. 9)
                          "Certains départs font des trous au cœur, aussi grands que le plein d’espérances de certaines arrivées." (p.13)
                Ton départ fait assurément un trou au coeur....
                Une certitude: « Du Pays d’Alexandre » à « Terre des Souches », nul doute que « Sur le câble lancé aux étoiles » que tu as tissé passionnément, s’illumine un de tes rêves où apparaît en lettres lumineuses : « Je te survivrai ».
                                                     Adieu Christian.
              Tes amis Bourguignons ne t’oublieront pas.
                                                                                    Claude Thomas
                                                                       Président du Centre Francophonie de Bourgogne

Lors d'une rencontre à Saint Symphorien de Marmagne en 2015 (71- France)


7 mai 2018


                       Une journée au MAROC, à travers les contes


            L'association amie, Shams, du Creusot, présidée par Yveline Richard, ancienne directrice d'une école maternelle  et le Centre Francophonie de Bourgogne ont uni leurs efforts pour programmer un après-midi de contes marocains, à destination des scolaires.


              
 L'association Shams, loi 1901, oeuvre au Maroc pour une meilleure formation des enseignantes en maternelle et se soucie d'un équipement pédagogique des classes de petits.
           Ainsi le vendredi 27 avril 2018, le conteur marocain, Mohamed BAOUZZI, est intervenu dans deux établissements scolaires du Creusot. 
         Mohamed Baouzzi traduit avec bonheur et talent la psychologie de ses personnages imaginaires, comme le montrent ces quatre clichés pris sur le vif.








            


























       
  Mohamed a d'abord conté à l'école maternelle La Molette, puis s'en est allé en face, à l'école Pierre Curie. 
             

















Les enfants ont pu voguer au gré des personnages et rêver aux royaumes où tout est merveilleux, où tout est possible.





                                        OUI, OUI, cela existe puisque le conteur l'a dit !!!!
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5 mai 2018

Tournée contes de Bibata, conteuse (Burkina Faso)


             


                             Le Centre Francophonie de Bourgogne (CFB) a programmé les 26 et 27 avril 2018, la venue de Bibata Roamba, conteuse burkinabée pour une série de prestations.



              Bibata est une conteuse professionnelle de grand talent, mais pas seulement; elle est aussi actrice, musicienne, danseuse et chanteuse au sein du groupe qu'elle gère:
                                                                       VEENEM
                                       Mail: cieveenem@gmail.com  tel 06 09 58 62 41 

             Arrivée le jeudi 26 avril 2018, par le TGV, Bibata est allée conter au Centre Social de Montceau les Mines (France-71). Là, l'attendaient une classe maternelle, une classe SEGPA et des habitués du centre social.






       
   






Au Centre social de Montceau


Puis, à 18h30, soirée contes tout public, à la Maison de Familles de Torcy (France-71) suivie d'un repas partagé avec les gens qui le souhaitaient.
Public attentif partout car Bibata sait envoûter son public et capter l'attention de son auditoire.

A la maison des Familles de Torcy
le public mis à contribution








2 petites filles emportées par l'histoire

         Le vendredi matin, animation dans la maternelle Sud Michelet,  Le Creusot (France-71) et l'après midi dans une autre maternelle, cette fois, à l'école Paul Langevin de Montchanin (France-71).


La maternelle Paul Langevin
Sous le charme




     







   Là aussi, le charme a opéré, les enfants et les adultes ont été emportés au pays des animaux qui parlent et dont certains, comme les humains, veulent profiter de la crédulité des autres.
                                      Belle leçon d'humanité et belle tournée. Merci BIBATA
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 Des attitudes de conteuse, selon l'histoire


 








Bibata au balafon
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