10 mai 2018


                              Hommage du Centre Francophonie de Bourgogne (CFB) à Christian Bilodeau, écrivain (Québec)
                              Souvenirs d’une dernière rencontre…

                    Le 23 mars 2018, rendez-vous est pris, à 18h, à ta sortie du centre de dialyse de Montceau (71-France).
                   Nous nous rendons ensuite à l’hôtel Le Moulin, au Breuil (71- France). Je te laisse le choix : dîner ensemble ou te reposer.  Tu souhaites te reposer.
                   Le lendemain 24 avril, vers 11h30, je te retrouve et nous allons déjeuner ensemble au petit resto d’la poste (Le Breuil). Tu es détendu. Tu me parles de ton roman, de tes projets, aller écrire au Portugal ou en Corse, tant le soleil t’attire.
                   Marité, mon épouse, nous attend à la maison pour un temps de café et de repos. S’ensuit un long moment où tu te détends.
                  Vers 16h, nous partons tous les deux pour une visite du Creusot : château et parc de la Verrerie, bibliothèque universitaire dans l’ancien atelier de réparation des locomotives, architecture qui te stupéfie, et, à l'entrée du Creusot, tu en as le souffle coupé, le marteau-pilon. Tu as parlé du marteau pilon du Creusot, dans « Terre des souches », sans l’avoir vu, et il est là, devant toi, cet outil emblématique monumental du Creusot.  Mais, tu as retranché cette partie du roman pour alléger ton texte.
                  Puis tu me demandes d’effectuer quelques achats : des gants noirs et des espadrilles.
                 Vers 18h, arrivée à la Bibliothèque municipale de Montchanin (71-France) où la rencontre-débat sur « Terre des Souches » aura lieu. Accueil chaleureux de Marylène, l’adjointe à la culture de la ville, de Marie-Françoise, la secrétaire du Centre Francophonie, de la bibliothécaire ; et notre ami, Georges Pierre, président de Bourgogne-Québec, nous rejoint.
                 Tu es entouré d’amis ; la petite salle est pleine. Tu es dans ton élément. La rencontre se déroule sereine et sérieuse. Je t’interroge longuement sur « Terre des Souches », sur sa genèse, sur tes ancêtres bourguignons, pointe ton univers littéraire et culturel, t’interroge sur le Québec et la langue française, un peu sur les Amérindiens, premiers occupants du pays, et, sur ton action, pendant 10 ans, au Centre/musée Felix Leclerc, à Québec. Et tu signes de nombreuses dédicaces.
                Tu es heureux, tu le dis. Tu es enchanté de cette soirée culturelle autour de ton travail. Tu nous le répètes au restaurant où nous dînons avec Georges. Tu nous parles de tes projets d’écriture et d’éventuels futurs lieux en Europe, car ton côté globe -trotter prend le dessus, mais aussi de ton souci permanent concernant ta santé ; une greffe des reins, envisageable, t’inquiète.
                Le 25 mars 2018, le lendemain, à 7h30, je te dépose, au centre de dialyse de Montceau. En nous saluant chaleureusement, j’étais loin de me douter que ce serait l’ultime au revoir.

               J’ignore, Christian, ce que l’avenir réserve à une œuvre. Par contre, je sais que tu as écrit, avec acharnement et passion, avec tes tripes : Ta raison de vivre.
               Lorsque tu m’as envoyé les premiers chapitres de « Terre des souches », pour avis, en 2016, ce n’était pas tant pour en corriger le style, que pour en retour, recevoir regard bienveillant et reconnaissance amicale.
               Désormais, trois de tes romans figurent au fonds francophone du CFB, dans l’espace Québec, le pays avec la Bourgogne, cher à ton cœur.

               Mais nous nous rappellerons ce que tu écrivais dans "Aux pays d'Alexandre":
                      "La réussite d’une vie ne dépend-elle pas de rêves réalisés, qu’ils soient d’amour, de passion ou d’amitié." (p. 9)
                          "Certains départs font des trous au cœur, aussi grands que le plein d’espérances de certaines arrivées." (p.13)
                Ton départ fait assurément un trou au coeur....
                Une certitude: « Du Pays d’Alexandre » à « Terre des Souches », nul doute que « Sur le câble lancé aux étoiles » que tu as tissé passionnément, s’illumine un de tes rêves où apparaît en lettres lumineuses : « Je te survivrai ».
                                                     Adieu Christian.
              Tes amis Bourguignons ne t’oublieront pas.
                                                                                    Claude Thomas
                                                                       Président du Centre Francophonie de Bourgogne

Lors d'une rencontre à Saint Symphorien de Marmagne en 2015 (71- France)


Aucun commentaire:

Les visiteurs du blog

Publication C.F.B

Publication C.F.B
Pour en savoir plus: "classement thématique" du site